Après observation sur le système renforcé par la Loi du 11 février 2005 pendant une quinzaine d'années, en tant que membre de la communauté sumaine, je veux exprimer mon opinion sur ce dispositif développé à travers la politique du handicap. Ce que j'ai souvent évoqué avec ce sujet-là, c'est l'étiquette “Handicapé.e” que la Société a collée de façon dictatoriale sur notre front alors que nous sommes simplement les membres de la minorité linguistique et culturelle.
En référençant sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), la politique du handicap appliquée par chaque gouvernement varie en fonction du point de vue de son pays, ce qui est lié étroitement à son histoire, sa culture, ses mentalités, ses croyances, etc. Cependant, cette politique élaborée par les femmes et hommes politiques soi-disants normaux est considérée comme une forme de dictature parce que ces gens-là ont travaillé POUR nous en tant que personnes “soi-disantes handicapées” au lieu de travailler ensemble dans notre intérêt mutuel, c'est-à-dire AVEC nous. En d'autres termes, ils n'ont pas demandé simplement notre opinion sur l'affaire qui nous concerne directement et indirectement.
Ainsi, dans notre île, après une quinzaine d'années de l'application de la Loi du 11 février 2005, malgré certains petits progrès relatifs à l'accès des Sourds aux droits, notre liberté d'opinion recule tragiquement parce que nous subissons le contrôle absolu des technocrates et fonctionnaires : Agefiph, MDPH, CNCPH, etc. Bien que ces professionnels se croient avec conviction qu'ils agissent bien pour les personnes handicapées, ils contrôlent notre vie professionnelle et privée, et, plus particulièrement, notre liberté d'expression, voire celle d'opinion.
En outre, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la surdité non prise en charge coûte très chère pour la société. L'OMS estime qu'avec la non-prise en charge de cette “déficience auditive”, l'impact économique est estimé à 750 milliards de dollars par an à l'échelle mondiale. Afin de baisser ces coûts au niveau du secteur de la santé, du soutien éducatif, de la perte de productivité et des coûts pour la société, l'OMS recommande l'utilisation de dispositifs tels que les prothèses auditives et les implants cochléaires. Cette politique renforce la logique de médicalisation s'appuyant sur la réparation de la surdité et encourage la mise en oeuvre de la politique du handicap se focalisant sur l'inclusion des personnes “hors normes”. Donc, cela a déclenché la mise en place de l'intégration sauvage des jeunes Sourds en milieu “ordinaire” en matière de scolarité. La politique de l'inclusion sans contrôle a entraîné de manière tragique la fermeture de nombreuses écoles dédiées aux jeunes Sourds, ce qui est un des facteurs élémentaires du génocide linguistique et culturel.
En bref, depuis plus d'un siècle, nous sommes toujours sacrifiés sur l'autel de la normocratie. C'est pour cela que notre association “Sumain & rényoné” a pour mission de lutter contre la dictature de la politique du handicap et le génocide linguistique et culturel.
Bonjour, je viens de découvrir votre blog, wouah! Très intéressant. Je partage autour de moi, je suis en France, en Corrèze donc loin...Mais le coeur y est ! Sourde évidemment ! Bonne continuation et je reviendrai pour vos articles.